Le centenaire de l'Hôtel de Ville de Calais

Ma Ville De Calais

A l'atmosphère douce et paisible en bord de mer

Cérémonie du 11 novembre à Calais

🕒 9 minutes

Des participants de tous âges…

En ce 11 Novembre 2025, une cérémonie de commémoration de l’armistice de 1918, (signée le 11 novembre 1918 à 5 h 15, en forêt de Compiègne) a eu lieu place Foch à Calais. Les différentes personnalités des Anciens Combattants et autres, de la Sous-Préfète ainsi que du Maire de la ville de Calais se sont réunis pour un devoir de mémoire pour tous ceux morts au combat, mais également des civils tués durant cette Première Guerre Mondiale. Natacha Bouchart, Maire de Calais, a tenu un résumé historique très réaliste et bouleversant sur cette période de notre histoire.

« mVdC » retranscrit l’allocution de Natacha Bouchart, Maire de Calais:

« …le bruit des bombes, le bruit des balles, devenus un bruit de fond assourdissant, laissait place au silence, presque dérangeant, tant il est était devenu rare. Quatre années de guerre sanglante ont mis l’Europe à genoux. Quatre années de destructions, de déplacements et de cahots; un jeu d’alliance funeste qui avait déclenché ce conflit dans un contexte explosif. Chacun avait ses raisons d’affronter l’autre. La volonté allemande de jouer les premiers rôles sur la scène mondiale, se heurtait aux vieux pays qu’était la France, le Royaume-Uni et l’empire russe. La France souhaitait récupérer les provinces perdues de 1870. L’empire austro-hongrois voulait quant à assurer sa survie. En un éclair cela se transformat en incendie qui se propagea à l’Europe et au monde. L’attentat de Sarajevo fournit les prétextes nécessaires à cette guerre qui plongea l’Europe dans l’incertitude. La Première Guerrre Mondiale entrait dans un conflit d’un genre nouveau dans l’histoire militaire, par sa durée, par le nombre d’hommes engagés et par les équipements utilisés. Elle ne ressemblait en rien aux guerres précédentes. Pourtant à ses débuts, rien ne présageait un tel basculement. On se rappelle les enthousiasmes avec lequel les hommes partaient au front à l’été 1914, été le plus chaud jamais connu, espérant rentrer pour les moissons et les vendanges. Quel contraste avec le retour des gueules cassées quatre ans plus tard, dans le soulagement de la victoire, après un conflit bien trop long. Ce premier conflit moderne marque également la première intervention des Etats-Unis en 1917. Cette guerre devait servir pour les Américains d’expérience du fond et d’entraînement pour moderniser leurs armées. Et eux qui n’avaient jamais connu l’intensité de la guerre, dans le même temps, se jouait à l’est de l’Europe la révolution russe qui débouchat sur une paix séparée et sur l’arrivée des communistes au pouvoir, à Moscou. Sous nos yeux, se préparait la recomposition du monde à venir. Que reste-t-il aujourd’hui de ces enseignements du premier conflit mondial ? 116 ans plus tard, les Américains et Russes avancent leurs pions alors que l’Europe est isolée. A nous, pays européens, de retenir cette leçon et d’exister pleinement. Au milieu de cela, il reste les hommes il reste les femmes qui risquent les conflits… en France, il y a plus d’un siècle, aujourd’hui en Ukraine et ailleurs dans le monde. Les guerres ont changé: les souffrance, elles, sont les mêmes. Calais et la France ont connu la guerre, la vraie, celle qui détruit et qui tue. sans distinctions. Les horreurs, les Calaisiens les ont connu dès le début du conflit (1918). En tant que voie vitale pour l’acheminement des troupes et le ravitaillement en provenance de l’Angleterre, la ville était un pivot de l’effort de la guerre des alliés. En raison de son emplacement stratégique, Calais a été bombardé 68 fois, dont six fois par Zeppelins causant la mort de 278 personnes dont 108 civils. Le premier bombardement par dirigeable sur la ville a eu lieu le 22 février 1915, avec des dégâts limités, et la mort de cinq personnes. Après cette attaque, le couvre-feu a été instauré; et d’autres raids ont suivi. Avec l’émergence de l’aviation, force dominante dans le ciel: utilisant les Zeppelins. Et tout cela a commencé à décliner à partir de 1917. Mais l’empreinte laissée par ces monstres du ciel sur Calais et ses habitants resteraient indélébiles, témoignant de la vulnérabilité des civils dans des villes comme Calais qui était très proche du front. Beaucoup de femmes, beaucoup d’hommes, des enfants de Calais ont péri pour la France. Alors, quand l’armistice se faisait proche, la liesse prit place dans notre ville. Ce fut d’abord le 7 novembre 1918, à l’annonce la capitulation austro-hongroise. Ce fut ensuite la libération le 11 novembre avec les 101 coups de canons qui marquèrent la fin de la Grande Guerre. Malgré la crise d’infante dans notre ville, tous se rassemblèrent pour fêter les soldats victorieux. 107 ans après, n’oublions pas ! Nous le voyons aux quatre coins du monde: la violence et la guerre reviennent. Nos générations n’ont connu que la paix. mais nous avons tous des souvenirs de nos parents, de nos grand-parents, de nos arrières, de nos familles, qui nous racontent c’était ce monde en guerre. Espérons que nos enfants, de la guerre moderne, pourront en fêter la fin, comme ceux de Calais l’ont fait il y a plus d’un siècle. Espérons et souvenons-nous… souvenons-nous des enseignements d’hier et des conséquences de ces guerres. Souvenons-nous des morts et des blessés; souvenons-nous des déplacés, des orphelins, des veuves. Souvenons-nous du prix de la guerre. A Calais plus qu’ailleurs, on connait le prix du sacrifice. La Grande Guerre qui, effectivement, devait être la der des ders, a été à la fois une confusion et un début. Conclusion d’une époque démarrée au XIXme siècle qui a emmené l’Europe au bord du précipice: les débuts d’une nouvelle ère, celle qui devait le monde vers le totalitarisme et la Seconde Guerre Mondiale. Finalement, loin d’être une fin, la Première Guerre Mondiale est devenue une bascule vers un monde en tension, vers une guerre industrielle, vers une Europe en crise. Plus d’un siècle a passé, mais le souvenir demeure vivant. Il nous rappelle notre histoire; il nous invite à tournet notre regard vers l’avenir. Il nous rappelle à faire des choix, non seulement pour nous-même mais pour aussi les générations qui suivront, celles qui sont avec nous pour un temps, pour quelques ans. alors que la guerre frappe encore à nos portes, je sais que vous réunis aujourd’hui choisiront la voie de la paix et la voie de la liberté. Cette promesse à celles et ceux qui se sont battus avant nous, est un engagement pour celles et ceux qui viendront après nous. pour que jamais ne s’éteignent la mémoire de ceux qui sont tombés pour notre pays. Vive Calais, viva la république et vive la France ! »

Nombreux dépôts de gerbes de fleurs

Le Monument aux Morts de Calais a été très largement fleuri par les nombreux représentants en mémoire des combattants de 14-18. Il s’en suit le retentissement des différents hymmes nationaux, dont celui de la France chanté par une chorale d’enfants vêtus de blanc. Madame la Préfète et le Maire de Calais ont ensuite salués d’une poignée de main les personnalités présentes et représentant la défense militaire française.

Puis Natacha Bouchart a remercié personnellement les enfants présents par un sac-cadeau à l’effigie du Varan de Calais ainsi qu’une friandise.

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