Ma ville, ma passion, mes souvenirs
Ma ville de Calais est connue par la création et production de dentelles. Des dizaines d’usines existaient à Calais jadis, berçant notre quotidien aux sons répétitifs des métiers à tulle. Néanmoins Calais a connu une économie industrielle qui ne reposait pas uniquement que sur la dentelle, loin de là.
La gendarmerie et l’Alsacienne Biscuits
C’est dans les années 1960 que l’usine « Alsacienne Biscuits » (marque créée en 1904) s’implante à Calais, quai de la Gendarmerie; ce nom de rue est dû au fait que l’ancienne gendarmerie était implantée juste à côté. L’Alsacienne Biscuits rachète les locaux de fabrication de vêtements en 1958. « mVdC » se souvient très bien du bon parfum des biscuits qui raignait dans l’atmosphère quand il habitait alors quai du Commerce: sublime !
De nombreuses familles calaisiennes ont travaillé à confectionner des biscuits de qualité. L’usine fut racheté par le groupe « Belin », puis par « Lu » et enfin sous la houlette du groupe « Danone ». Bien que l’usine occupait tout le quartier jusqu’à la rue Anatole-France, Danone continue sa politique de mondialisation et finit par fermer l’usine Alsacienne Biscuits, d’origine, en 2002. Entre temps, l’ancienne gendarmerie, de la taille de la gendarmerie de St-Tropez, fut abattue pour aller s’installer à l’angle de la rue Mollien et rue Descartes, dans des bâtiments neufs plus grands et plus adaptés.
L’ancien site de l’Alsacienne Biscuits ou plutôt l’ancien bâtiment de base sera racheté par la municipalité de Calais. Celui-ci sera transformé en mairie administrative. Le bâtiment sera réhabilité avec l’ajout de deux étages en façade de verre coloré sur la base du bâtiment d’origine en brique rouge. Le reste du terrain sera transformé en immeubles résidentiels.

L’ancienne gendarmerie de Calais
Le bâtiment de la gendarmerie de l’époque a été également abattu. Il fut durant des années accolé à l’Alsacienne Biscuits. Lors de la création de la mairie annexe de Calais, le terrain fut revendu à la première centrale de harcèlement téléphonique de l’époque. Cette centrale finit par déménager à la périphérie de Calais. Le bâtiment de la CAF qui occupait l’espace à proximité du quai de la Gendarmerie fut abattu à son tour pour être reconstruit à cet emplacement: l’ancienne gendarmerie de St-Tropez, non pardon de Calais (photo ci-dessous).

Du commerce dans les années 1960…
Le quai du Commerce que « mVdC » a connu de sa tendre enfance, portait son nom car il était un centre névralgique de Calais. Le commerce était florissant. Les péniches allaient et venaient sans cesse sur le canal. Le pont de Vic qui enjambait le canal de Calais à cet endroit, était très souvent ouvert, bloquant la circulation. Une passerelle pour les piétons, à proximité, était très pratique: enfant, on adorait observer les péniches passaient en-dessous de nous.
« mVdC » se souvient qu’il y avait même une énorme « balance » (pont à bascule) afin de peser les camions avant et après chargement en provenance de ces péniches nommées aussi « bélandres ». Mais il y avait également un négociant en vins où les barriques ne faisaient que d’entrer et sortir de ce bâtiment, jouxtant une grande boucherie de l’époque. Un marchand de charbon exerçait également non loin, rue de la Pomme d’Or. Il y avait des « cafés » (bistrots de l’époque), notamment « Chez Rodolph ». Une rue perpendiculaire a été nommée rue de la Tannerie, en rapport avec la profession. Il y avait une véritable scierie quai du Commerce. Les camions arrivaient chargés de nombreux troncs d’arbres complets afin d’y être débiter en planches (la SOCADEM). Elle se situait à l’angle de la rue de Valmy et du quai du Commerce. Désormais une résidence d’habitations l’a remplaçe. Rue de Valmy… « mVdC » se rappelle très bien des « Cafés Collet »: une véritable petite usine de torréfaction d’un café local. Bercé entre les senteurs des biscuits Alsacienne et le délicat café Collet, le quai du Commerce, malgré son effervescence commerciale, était un délicat havre de paix !

Les chaines Brampton
A quelques pas du quai du Commerce, il existait l’usine des Chaines Brampton, créé le 4 juin 1898. En effet l’usine anglaise Brampton a été la première en France à produire des chaînes de bicyclette, marquant une étape importante dans l’industrie calaisienne. En outre, une personnalité calaisienne a joué un rôle important dans les Chaines Brampton…Charles Morieux né à Calais le 11 avril 1871. Il était fondateur des cycles Morieux. Adjoint au maire de Calais, il fut élu maire de Calais le 17 mai 1912 jusqu’en 1919. Il fut d’ailleurs nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
Aujourd’hui, il ne reste, pour le moment, que la façade d’origine de l’usine Brampton, boulevard La Fayette à Calais. L’usine avait été reprise par la société Schaeffler Chain Drive Systems, une entreprise allemande qui a fini par déménager en périphérie de Calais sous le nom de Schaeffler.

En production locale: les Bières FACON
Au début de la rue Des Salines à Calais, il existait jadis une fabrique de bières de table. C’était une bière très légère de tradition du Nord que l’on servait même dans les centres aérés comme l’ancien « Camp Jules-Ferry ». C’était la véritable bière calaisienne et naturelle qu’on buvait à la place de tous ces sodas nocifs actuels.
La façade d’entrée de cette fabrique d’origine n’existe plus: elle a été détruite lors la reprise du terrain par une société de récupération de métaux.

L’abattoir de Calais
Il existait un abattoir à Calais au siècle dernier. Il a excerçait longtemps comme véritable abattoir d’animaux locaux pour de la nutrition saine locale. Ses activités ont perduré durant des années. En face de cet établissement il y avait également le « Café de l’Abattoir », fréquenté par les routiers et autres personnels de cette activité. La régionalisation fit que l’abattoir de Calais fut condamné.
La ville de Calais a conservé les bâtiments en l’état. Ils furent quelque peu améliorés par la « Scène Nationale Le Channel ». Cela est devenu un lieu officel de culture en 2006. Auparavant il avait connue une période de réquisition semi-clandestine en 1996.

« mVdC » vous montre une autre version de Calais afin de remémorer ou archiver des souvenirs existentiels de Calais d’autrefois.